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Cet article a été publié dans L'actualité le 11/11/2015.

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Des chasseurs à la chasse

Pour progresser dans sa carrière, ce qui compte plus que jamais, ce n’est pas le savoir-faire, mais le savoir-être.

Pour progresser dans sa carrière, ce qui compte plus que jamais, ce n’est pas le savoir-faire, mais le savoir-être. Celui qui prodigue ce conseil sait de quoi il parle. Roger T. Duguay est un chasseur de têtes. L’expression est un calque de l’anglais head hunter, mais elle colle bien à notre époque, alors que le marché du travail est devenu une véritable jungle.

Les chasseurs de têtes sont les personnes les plus énigmatiques du milieu des affaires. Votre avenir professionnel dépend peut-être d’eux, mais vous ne pouvez pas vraiment les solliciter. Ce sont eux qui vous appellent et qui vous recommanderont à leur client à la recherche de la perle rare.

L’époque leur sourit. Un cadre de direction changera d’emploi de 8 à 10 fois pendant sa carrière, et il ne demeurera en poste que 3,8 années en moyenne.

Roger T. Duguay est un champion dans son domaine. Il affirme con­seiller plus de 200 dirigeants d’entreprises du Québec, des plus grandes aux jeunes pousses technologiques. « Du Québec inc. au Québec Web », comme il dit.

Dans son cas, le mot « intense » est une évidence à la première rencontre et le mot « multitalentueux », un euphémisme. « À 18 ans, j’avais décidé d’avoir quatre carrières distinctes de 10 ans et de voyager », raconte-t-il. Il est en bonne voie de réaliser son plan d’action.

Ce chasseur de têtes de 46 ans a été actuaire pour une compagnie d’assurances à Toronto, codirigeant d’une jeune entreprise technologique et patron du bureau montréalais d’un cabinet international de recherche de cadres, avant d’ouvrir celui d’une boîte concurrente, Boyden. Parallèlement à tous ces emplois, il a obtenu une scolarité de doctorat à HEC Montréal, il a visité 68 pays au cours de deux années sabbatiques et il court des marathons.

Il vient aussi de publier un livre, Démarquez-vous : Comment maximiser votre impact, aux Éditions La Presse, dans lequel il dévoile les secrets de son métier. « Pour créer une forte impression, le candidat doit faire preuve d’authenticité, dit-il. Il ne doit pas jouer à être quelqu’un d’autre, mais plutôt donner la meilleure version de lui-même. En somme, il faut que vous donniez le goût à cet employeur de vous revoir. »

Va-t-on vous embaucher grâce à vos réussites antérieures ou sur la base de votre potentiel ? « Il y a quelques années, on misait surtout sur le curriculum du candidat. Ce n’est plus le cas, car le monde change trop vite. La capacité d’adapta­tion du candidat et son aptitude à comprendre ses collègues et son environnement deviennent de plus en plus importantes », souligne-t-il.

« Moi, je regarde d’abord l’adaptabilité du candidat, sa flexibilité, son jugement et sa curiosité. Le savoir-être s’impose par rapport au savoir-faire. Le cadre doit être capable d’auto­évaluation, car c’est la seule façon d’avancer et de changer. »

Sur ce sujet, Roger T. Duguay est intraitable. « C’est difficile de recommander un candidat qui n’est pas capable de mentionner la moindre faiblesse ou de reconnaître une seule erreur dans son parcours », dit-il.

Au fait, on s’habille comment pour rencontrer un employeur potentiel ? « Ma règle, c’est qu’il faut être juste un peu mieux habillé que son futur patron. Juste un peu mieux, mais pas trop », insiste-t-il.

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